lundi 10 mars 2008

Retour au calme

La situation ici c'est calmée depuis une semaine et le quotidien reprend son court. Même après coup, on a vraiment du mal à avoir toutes les informations. Pour les chiffres, c'est comme après une manif en France, 17 morts selon la police, 700 selon les manifestants. Sauf que là, il y a les familles des victimes pour témoigner que c'est pas 17. A certains endroit, les militaires ont tirés à bout portant sur la foule. A Douala ils ont acculés les manifestants sur un ponts les obligeant à sauter à l'eau, il y a eut des dizaines de noyés. Le gouvernement fait tout pour effacer les traces, il a demandé d'autopsier les corps pour enlever les balles.

1700 personnes ont été arrêtées, notamment des leaders de l'opposition. Il faut savoir qu'il est interdit de manifester au cameroun (je crois que tu as le droit de faire grèves, mais tu dois le faire dans ton coin). C'est personnes, dont une bon nombre sont des mineurs, sont pour l'instant jugées sans avocat. Ils récoltent de 1 à3 an de prison.
La grève n'est pas perdu pour tout le monde. Si les grévistes ont obtenus des clopinettes : 5 FCFA de moins sur le litre de Gasoil (soit moins d'1 centimes d'euros), les militaires (dont le président craint un retournement) eux ont été augmentés de 15%.
La révolte a donc cédée sous les coups (en plus il faut dire que lesgens ont vraiment des budgets ric-rac et que une semaine sans revenu ça peut conduire à des situations difficiles) mais les camerounais sont déterminés à ne pas laisser le président se représenter et à prendre les armes s'il la faut. Bizarrement, ils sont tous optimistes, ils savent que le prochain président sera du même parti que l'actuel et qu'il y a de forte chance pour que cela soit le même genre d'individu mais bon, "ça peut pas être pire".
Pour répondre au gens. Je vais très bien et je n'est pas été en danger. Etant dans un quartier blanc, si tu reste chez toi, il n'y a pas de problèmes. Donc je suis resté enfermé à lire et jouer de la guitare. Par contre, quand ça chauffait, les blancs qui ont eut l'inconscience de sortir ont été pris à partie et ce sont fait tout braqués.
Sinon, qu'est ce que ça fait d'être un Français dans tout ça? Ben on a un peu honte, surtout que Biya (le président) était passé en France en début d'année où l'on sait bien gardé de lui dire que vraiment changé la constitution était une connerie à pas faire. Pourtant quand tu parles avec les Camerounais, ce n'est pas la France qu'il pointe mais leurs dirigeants "dès le début de l'esclavage il y avait déjà des chefs noirs pour asservir le peuple Africain".Cette vision des choses ne doit pas disculper l'occident (car c'est lui qui corrompt et soutient les régime en place) mais ça fait sortir de la vision oppresseur opprésséé. Par contre c'est vraiment rageant de voir que le cameroun (l'Afrique?)a la possibilité de se libérer et de se développer mais qu'il est prit en otage par ses dirigeants qui le traite comme une vache à lait.

Pauline sache qu'il y a une différence entre une petite souris toute gentille et une famille de gros rats dégeux qui font du bruit et grignotent ta bouffe. C'est plus de l'anthropocentrisme, c'est la guerre des espèces pour la nourriture.

Enfin, bien que Denis soit dur avec moi il a raison. Mes progrès en orthographe ne sont dus qu'à mon correcteur.

Sinon je repars bientôt au village pour 3 semaine donc à dans un bout de temps.
A plus tard

dimanche 2 mars 2008

Semaine de plomb a Yaounde

Bonjour,

Les choses se sont pour l'instant calmées même si de l'avis de tous c'est momentané.
La semaine a vraiment été pesante.

Mercredi, on est tenu de rester chez soi, de ne pas bouger et de faire des provisions d'eau de nourriture et de bougies sans autres information. Je rentre donc sans demander mon reste.
Dans la rue, pourtant encore pleines de gens et de voitures, il y a une atmosphère de calme (avant la tempête) en l'absence des taxis et des vendeurs qui en font habituellement un capharnaüm.
Les magasins qui ne sont pas fermés et protégés par les militaires sont pris d'assaut. Je croise une queue de 50m devant l'un d'entre eu.

Une fois rentré on est coupé du monde. Les coups de feu de la police (toujours en l'air pour l'instant) que l'on entend des bas quartiers sont les seules nouvelles qui nous parviennent. La radio étant contrôlée par le pouvoir.
Le discours du président ("l'ommini absent"), est vide de tout et mets de l'huile sur le feu.

Samedi Guillaume et sa famille revient du Sud escorté par l'armé. A priori il n'y avait pourtant pas de problèmes mais les militaires ne donnent pas d'informations. Les Gardiens de la maison nous informent que trois balles perdues ont trouvé une écolière un cordonnier et un militaire a Yaounde.

Dimanche on a des nouvelles du nord Ouest, région traditionnelle de l'opposition.
Beaucoup de villes et de villages sont bloqués et la répression à fait des mort, on ne sais pas vraiment combien (au moins 20).

On ne sait que souhaiter à ce pays.
Lancer une révolte contre son despote avec les risques que cela comprend ou subir son joug jusqu'à sa mort.
En tout cas les camerounnais savent. "Si il change la constitution (qui limite normalement à 2 mandat et l'empêche de se représenter) alors ça devra craquer et il y aura des morts"
Le gouvernement français sait aussi : "nous appelons à un retour au calme"; pour info des manifestations contre le soutien français des dirigeants et des dictateurs (ou situer le président camerounais) ont lieu en Belgique et vont peut être s'organiser en France.

Voilà ou on en est.

Merci à ceux qui ont écrit, même Shtoumph grognon.
Pour Sylvain, sache que j'aime déjà l'okok, et la bouf en général, je trouve qu'on mange bien ici. Sinon pour l'instant mon système gastrique tient la route à la perfection. Sinon, puisque ca fait plaisir je vais continuer à faire des fautes.
Pour les souris (et les rats), prends des grosses tapettes tout en métal avec de la cacahouète, c'est imparable, par contre des fois il faut achever le rat toi même ou alors tu le retrouve qui nage dans son sang. Mais bon ces petits désagréments ne ternissent pas ta satisfaction d'en avoir chopper un. J'invite les gens pris d'un excès de sensiblerie qui trouvent ses pratiques barbares à passer quelques nuits parmi les rats.