Vu d'ici le problème du Cameroun (de l'Afrique noire ?) semble encore plus insoluble et en même temps la solution parait à portée de la main.
Insoluble, parce qu'outre l'exploitation par les pays développés (ne disons plus pays du nord car la chine commence à participer au pillage) et la corruption des dirigeants, le Cameroun est confronté à la sorcellerie.
Ici l'équité sociale se fait par le bas, le frère qui commence à gagner trop d'argent et prendre trop de pouvoir est frappé par la sorcellerie (on l'empoissonne lui ou ses bêtes).
Pourtant, cela donne l'impression qu'il manque peu de chose pour que ça décolle et même si les choses bougent trop lentement il y a des progrès sur la santé, scolarisation...
Le problème est que, sans la possibilité d'épargner beaucoup et avec la crainte de la jalousie des frères, les villageois ont peu la possibilité de faire des projets (et quand ils ont l'argent, ils préfèrent des investissements personnels, moto, moulin à manioc…).
La situation des gens ici reste donc extrêmement précaire. La semaine de mon départ 4 personnes sont mortes à Djémiong (qui en compte 500). Une par incapacité de l'hôpital local et une (du palu) par "négligence". Ses fils ont préféré l'emmener chez un guérisseur, puis comme cela ne marchait pas, ont essayer de l'emmener à l'hôpital mais trop tard.
Les foyers n'ont aucune trésorerie d'avance et doivent tout gérer au jour le jour. Ainsi ils sont obligés de vendre aux vendeurs ambulants qui profitent de la situation et imposent des prix très bas.
- Page sportive -
(Et oui, comme au journal de 20h on passe de la pauvreté dans le monde aux résultats de foot.)
A Gouté on joue au fout assez souvent. Il n'y a pas de terrain donc on joue là.
Pendant mon séjour nous avons joué contre Bamékok le village voisin. Ceux qui connaissent mes aptitudes au fout imaginent bien que j'ai pas servi à grand choses sur le terrain mais bon on a quand même gagné 2/0.
- L'idole des jeunes -
Au village j'ai ramené la guitare mais c'est difficile de marier la chanson française au "coupé décalé" local (en fait le "coupé décalé" c'est ivoirien mais bon).
J'ai tout de même réussi à faire pogoter une vingtaine d'enfants, sur "Supplique pour être enterré à la plage se Sète", un soir où ils avaient investit ma chambre.
A part ça l'engouement pour Brassens reste limité. Nous n'avons en commun dans nos répertoire que "tu es là au coeur de nos vies" tiré de leur livres de messes. Ainsi, dans la ligne droite des prêtres blancs je poursuis l'évangélisation de l'Afrique. Qui l'eut cru?
A propos de religions il ne faut pas longtemps pour comprendre pourquoi l'église a ici plus de succès qu'en France. Les gens y rient, parlent, dansent, répondent au catéchiste ou dorment s'ils le souhaitent. De même pour la fête de Pâques (la plus festive au quelle j'ai assisté) absolument tout le village fait la fête et bois dans la nuit. Ce soir là l'homme qui me conduit en moto, me confie "entre nous" qu'il n'y a pas de freins sur sa moto mais qu'il va arranger ça.
- Régime bananier -
A Djémiong, les bananes constituent la quasi totalité de mon régime alimentaire (le reste étant la viande, des feuilles et la sauce). 3 à 4 bananes au petit déj (et au Gouté) et de la banane plantain pour les repas. Pour varier il y a aussi la banane rouge appelée "gros Michel" qui est deux fois plus épaisse sent le gaz de cuisine et, vous vous en douterez est rouge.
A part les fruits, il n'y a ni sucre, ni de sucrerie ni tout autre chose qui pourrait donner du travail à un dentiste (et pourtant certains ont les dents pourries). J’avais donc ramené un petit Toblerone (taxé dans l’avion) dont je gérait le nombre de pic de manière à échelonner les doses jusqu’au retour à Yaoundé.
Après une semaine des fourmis ont fait main basse sur mon chocolat me coupant définitivement du mon de du sucré. Ce fut un cap difficile à passer.
-La page qui fâche-
Pour ceux qui avaient suivi les évènements il y a deux mois, il faut savoir que tout c'est arrangé.
La constitution a été modifiée à la hâte la semaine dernière. Le président peut donc se représenter en 2011 (date à laquelle il aura fait 30 de pouvoir) et acquis une immunité total (mais ça n'a rien d'exotique, un certain Jaque C. avait fait pareil).
Les opposants, cassés par la répression, n'ont pas levé le petit doigt (mis à part les syndicats étudiants qui ont déposé un préavis de grève et se sont fait renvoyer de la fac puis péter la gueule et embarquer par l'armée).
A plus !
Insoluble, parce qu'outre l'exploitation par les pays développés (ne disons plus pays du nord car la chine commence à participer au pillage) et la corruption des dirigeants, le Cameroun est confronté à la sorcellerie.
Ici l'équité sociale se fait par le bas, le frère qui commence à gagner trop d'argent et prendre trop de pouvoir est frappé par la sorcellerie (on l'empoissonne lui ou ses bêtes).
Pourtant, cela donne l'impression qu'il manque peu de chose pour que ça décolle et même si les choses bougent trop lentement il y a des progrès sur la santé, scolarisation...
Le problème est que, sans la possibilité d'épargner beaucoup et avec la crainte de la jalousie des frères, les villageois ont peu la possibilité de faire des projets (et quand ils ont l'argent, ils préfèrent des investissements personnels, moto, moulin à manioc…).
La situation des gens ici reste donc extrêmement précaire. La semaine de mon départ 4 personnes sont mortes à Djémiong (qui en compte 500). Une par incapacité de l'hôpital local et une (du palu) par "négligence". Ses fils ont préféré l'emmener chez un guérisseur, puis comme cela ne marchait pas, ont essayer de l'emmener à l'hôpital mais trop tard.
Les foyers n'ont aucune trésorerie d'avance et doivent tout gérer au jour le jour. Ainsi ils sont obligés de vendre aux vendeurs ambulants qui profitent de la situation et imposent des prix très bas.
- Page sportive -
(Et oui, comme au journal de 20h on passe de la pauvreté dans le monde aux résultats de foot.)
A Gouté on joue au fout assez souvent. Il n'y a pas de terrain donc on joue là.
Pendant mon séjour nous avons joué contre Bamékok le village voisin. Ceux qui connaissent mes aptitudes au fout imaginent bien que j'ai pas servi à grand choses sur le terrain mais bon on a quand même gagné 2/0.
- L'idole des jeunes -
Au village j'ai ramené la guitare mais c'est difficile de marier la chanson française au "coupé décalé" local (en fait le "coupé décalé" c'est ivoirien mais bon).
J'ai tout de même réussi à faire pogoter une vingtaine d'enfants, sur "Supplique pour être enterré à la plage se Sète", un soir où ils avaient investit ma chambre.
A part ça l'engouement pour Brassens reste limité. Nous n'avons en commun dans nos répertoire que "tu es là au coeur de nos vies" tiré de leur livres de messes. Ainsi, dans la ligne droite des prêtres blancs je poursuis l'évangélisation de l'Afrique. Qui l'eut cru?
A propos de religions il ne faut pas longtemps pour comprendre pourquoi l'église a ici plus de succès qu'en France. Les gens y rient, parlent, dansent, répondent au catéchiste ou dorment s'ils le souhaitent. De même pour la fête de Pâques (la plus festive au quelle j'ai assisté) absolument tout le village fait la fête et bois dans la nuit. Ce soir là l'homme qui me conduit en moto, me confie "entre nous" qu'il n'y a pas de freins sur sa moto mais qu'il va arranger ça.
- Régime bananier -
A Djémiong, les bananes constituent la quasi totalité de mon régime alimentaire (le reste étant la viande, des feuilles et la sauce). 3 à 4 bananes au petit déj (et au Gouté) et de la banane plantain pour les repas. Pour varier il y a aussi la banane rouge appelée "gros Michel" qui est deux fois plus épaisse sent le gaz de cuisine et, vous vous en douterez est rouge.
A part les fruits, il n'y a ni sucre, ni de sucrerie ni tout autre chose qui pourrait donner du travail à un dentiste (et pourtant certains ont les dents pourries). J’avais donc ramené un petit Toblerone (taxé dans l’avion) dont je gérait le nombre de pic de manière à échelonner les doses jusqu’au retour à Yaoundé.
Après une semaine des fourmis ont fait main basse sur mon chocolat me coupant définitivement du mon de du sucré. Ce fut un cap difficile à passer.
-La page qui fâche-
Pour ceux qui avaient suivi les évènements il y a deux mois, il faut savoir que tout c'est arrangé.
La constitution a été modifiée à la hâte la semaine dernière. Le président peut donc se représenter en 2011 (date à laquelle il aura fait 30 de pouvoir) et acquis une immunité total (mais ça n'a rien d'exotique, un certain Jaque C. avait fait pareil).
Les opposants, cassés par la répression, n'ont pas levé le petit doigt (mis à part les syndicats étudiants qui ont déposé un préavis de grève et se sont fait renvoyer de la fac puis péter la gueule et embarquer par l'armée).
A plus !